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  • Photo du rédacteurMiss Calli

Prendre la route.

Walter

Kurtz était à pied, d’Emmanuel Brault, éd. Mu


Tout commence comme un roman d’anticipation, bien amené par une plume qui coule et que l’on suit sans mal. Un monde de Roues, où les gens vivent dans leur voiture et doivent rouler pour obtenir les points nécessaires à acheter ce qu’ils veulent. Les stations s’enchaînent, les routes défilent, et Dany va bientôt prendre le volant de sa vie et de la voiture de son père, au côté de sa petite sœur Sarah.

Dans ce monde il y a aussi ceux qui n’ont pas suivi le mouvement, ce sont les Pieds. Certains les haïssent, d’autres les plaignent, quasi aucun n’a de réel contact avec eux en vérité. La plupart les désignent comme des sauvages revenus à des civilisations archaïques.


L'originalité et la force de ce roman est qu’il est de bout en bout du point de vue de Dany, jeune homme dont l’humanité est clairement questionnée. À travers son histoire c’est toute la complexité d’un système néolibéral et du principe de « liberté » que l’auteur Emmanuel Brault explore, en métaphore bien ficelée. Le tout sans manichéisme ni moralisation.

Roues et Pieds ont leurs folies et leurs beautés.

Mais Emmanuel Brault va plus loin que la métaphore. Et quand la violence de cette société explose, que l’opposition entre Pieds et Roues prend une tournure que l'on n’imaginait pas, alors notre propre actualité nous saute au visage.

Un roman troublant qui touche à la complexité de la civilisation et à sa violence.

Un roman pour découvrir Emmanuel Brault si vous n’aviez pas vu passer le premier, Les Peaux Rouges.

Un auteur à suivre !

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